DÉMOCRATIE ZÉRO6 questionne les fondamentaux de la démocratie représentative.
SYNOPSIS
Trois villages d’une vallée isolée du Sud-Est de la France, frontalière de l’Italie, décident en commun de consulter leur population sous forme de référendum consultatif concernant leur rattachement administratif à la CARF, Communauté d’Agglomération de la Riviéra Française, dont l’avenir est d’intégrer la métropole de Nice, la toute première créée en France.
Le préfet Drevet, soutenu par le président de la métropole Christian Estrosi et le président du conseil général Eric Ciotti, déclare illégal et interdit ce référendum en menaçant élus et associations de 6 mois de prison et de 7500€ d’amende s’ils participent à sa mise en place, alors que partout ailleurs en France ce genre de référendums a lieu sans obstruction.
C’est en partant de l’examen de cette situation locale et l’analyse des moyens utilisés par les pouvoirs en place pour créer une métropole, que ce film pose la question de l’exercice de la démocratie représentative sur l’ensemble du territoire.
Cette situation a quelque chose d’universel
parce qu’elle révèle les travers de l’exercice démocratique.
![]() |
Christian Estrosi Jean-Michel Drevet Eric Ciotti |
Les Alpes-Martimes, avant et après le redécoupage proposé par le préfet.
La métropole niçoise (bleu ciel) s'étend jusqu'à la frontière Nord du département.
Détails et légendes sur la page wikipédia Liste des intercommunalités des Alpes-Maritimes
LE TOURNAGE


Pris dans l’enchaînement des événements, je n’ai pas eu le temps de trouver un producteur ni un financement. J’ai écrit aux principaux concernés des deux bords, les pro et anti-CARF pour connaître les enjeux et les différents points de vue. Le président de la CARF : M . Cesari maire de Roquebrune Cap Martin ne m’a pas répondu. Le vice président de la CARF M. Guibal Député maire de Menton m’a écrit qu’il était préférable de m’adresser à M. Cesari. Le préfet M. Drevet m’a répondu par l’intermédiaire de sa responsable de communication qu’il ne souhaitait pas communiquer sur la Roya. Le Député maire de Nice M. Estrosi m’a fait savoir que son agenda était plein. Et quant au président du conseil Général M. Ciotti, lui non plus ne s’est pas donné la peine de me répondre. Seuls le maire de Tende M. Vassalo et le Sénateur Honoraire M. Ballarelo qui sont pour le rattachement à la CARF ont bien voulu que je les rencontre. L’argumentation des pro CARF consiste à dire que la Roya à besoin du littoral pour exister et se développer, qu’il y a, selon eux une logique de territoire entre le haut pays et le bord de mer.
Étant
dans l’impossibilité de filmer les responsables politiques de la
majorité départementale, j’ai donc filmé les gens qui m’ont
autorisé à le faire. Les trois maires de la Roya, les associations,
le collectif et les habitants qui se sont mobilisés contre les
menaces du préfet pour faire entendre leur voix et défendre la
démocratie. En tant que simple citoyen, je me suis dit qu’il
fallait témoigner de l’exercice de la démocratie dans ce
département. J’ai donc produit et financé ce film seul parce que,
pris dans l’enchaînement des événements, je n’ai pas eu le
temps de trouver un producteur ni un financement.
Les élus de la Roya qui ont proposé un référendum consultatif :
![]() |
De
gauche à droite :
|
JOURNALISTE ?
En commençant ce film, je n’avais aucune expérience de journaliste politique, ou d’investigation, aucune expérience journalistique du tout. Pendant ces deux années de tournage, ma position a toujours été celle d’un citoyen ordinaire qui s’informe et tente de comprendre les événements auxquels il assiste. J’ai tout de suite remarqué que cette opposition au préfet, au maire de Nice et au président du conseil général, qui s’organisait d’abord dans la Roya puis dans l’ensemble du département, réunissait des élus, associations et des citoyens de tous bords politiques. Dans ce département largement majoritaire à droite, c’était une première.
Joseph Ghilardi,
maire UMP de Breil sur Roya |
Plus j’avançais dans ce film, plus je me suis rendu compte à quel point, ici, la démocratie se pratique entre « barons » dans des comités de salon qui mettent en oeuvre tous les moyens pour faire aboutir sous une mascarade démocratique ce qui a été décidé à l’avance.

Voilà une des raisons pour lesquelles j’ai appelé ce film DÉMOCRATIE ZÉRO6.
LA
DÉMOCRATIE

Lorsque de simples citoyens, associations et élus, de droite comme de gauche, s’unissent et s’organisent pour résister et faire entendre leur point de vue sur leur avenir, et qu’ils ont en face d’eux un tel déni qui les réduit non pas au silence, mais à l’inexistence citoyenne parce qu’on tord les fondamentaux de la démocratie représentative, on peut comprendre le découragement, le désintérêt croissant voire le dégoût de la vie politique.
Et paradoxalement, tous ces gens qui se battent malgré tout pour faire vivre la démocratie telle qu’elle est inscrite dans la Constitution, toute cette énergie déployée, me laissent entrevoir que les combats pour la liberté ne cesseront jamais.
LE
CINÉMA
J'ai produit, tourné et monté ce film seul, je n’ai pas gagné un sou en le faisant, je l’ai fait parce qu’il m’apparaissait nécessaire et évident de le faire. Je le considère comme un acte citoyen. Le cinéma est indéfectiblement lié à la vie, au regard que pose celui qui filme sur ce qui l’entoure.DÉMOCRATIE ZÉRO6 est un regard à un temps T sur la vallée dans laquelle je vis depuis presque 5 ans. C’est un point de vue extrêmement focalisé. Et c’est ce qui a toujours été pour moi l’essence du cinéma : partir d’une situation tout ce qu’il y a de plus ordinaire et singulière dans un lieu qui a son histoire et ouvrir par le biais de cette singularité une fenêtre sur des questions universelles. J’ai la prétention de croire que ce film y parvient.
LA
FABRICATION
LES
FINITIONS & L’ARGENT
Le montage son, le mixage, l’étalonnage, le DCP coûtent cher. Pour ce faire j’ai mis en place une souscription sous forme de pré-achat de DVD faisant appel aux particuliers et aux communes qui soutiennent le film et son combat. Grâce à l’engagement de toutes ces personnes et des élus de gauche comme de droite j’ai pu réunir l’argent nécessaire aux finitions et faire en sorte que DÉMOCRATIE ZÉRO6 puisse vivre sa vie de film. La fabrication de ce film aura duré 26 mois.